Le « premier ministre » des putschistes de Conakry a exprimé son mécontentement à plusieurs reprises, y compris dans le journal français « Le Monde ».
Il vient de le faire encore une fois. Les « démocraties mondiales », c’est son expression, ne déborderaient pas d’enthousiasme pour les putschistes de Conakry. A ces démocraties, il réclame compréhension, et même soutien pour ses employeurs. Et il ajoute qu‘il n’y aura pas d’élection en Guinée avant longtemps, puisqu’une élection donnerait, selon lui, du « n’importe quoi ». Une ÉLECTION, du n’importe quoi ? Étrange, mais pas surprenant venant d’un HÉRITIER-RENTIER.
Les conditions très singulières, moralement discutables de la nomination de ce premier ministre, avaient d’abord intrigué nos concitoyens. Des bruits incessants, pas toujours honorables autour de sa nomination courent toujours. Dès son entrée en fonction, son népotisme presque désinvolte, a par la suite agacé. Et pour finir, il irrite désormais.
Il ne veut pas d’élection, sauf à la date que lui choisirait. Il n’est pas nécessaire, et peut-être même inutile de consulter nos concitoyens. Lui et ses employeurs casqués, et cagoulés sont si « doués », si « supérieurs » qu’ils liraient dans les têtes et les cœurs, ce que souhaitent nos concitoyens. Parle-t-on d’élection ? Baliverne.
Pour lui, une élection peut apporter « n’importe quoi », donc il ne faut pas en faire. Il serait très utile pour nous pauvres « illettrés » que le « génial » Monsieur Mohamed BÉAVOGUI nous désigne et explique ce « n’importe quoi » que serait une ÉLECTION. Car pour nous petit peuple, le bulletin de vote est le seul moyen par lequel nous pouvons choisir ceux et celles auxquelles nous faisons confiance, provisoirement. Par le même bulletin, nous pouvons exprimer pacifiquement notre défiance à leur endroit, s’ils sont incompétents, malhonnêtes
Pour ma part, je ne connais pas de mode d’accès au pouvoir, aussi pacifique et LÉGITIME qu’une élection. PRÉCISONS tout de même que: ce Premier Ministre est un HÉRITIER, héritier au sens où l’emploie BOURDIEU, c’est-à-dire attributaire quasi-automatique de patrimoine matériel et immatériel, réseaux de pouvoir des parents, et grands-parents, du seul fait de son origine. Il a toujours été nommé en raison de son extraction, et des réseaux de relations elles-mêmes reçues. Être fils de, neveu de….ne doit pas être transformé en rente perpétuelle au point que vous pensiez que tout vous est dû. Bien sûr, il n’y pas de mal à être un héritier, mais, il ne faut pas en abuser. Être fils de…, et neveu de…n’est en rien condamnable. Mais ce n’est pas non plus un MÉRITE. Car quand on a toujours été nommé ici, ou là, à des postes publics juteux en raison de son héritage, on fini par se convaincre soi-même qu’on le « mérite », et que ceux d’extraction sociale modeste ne sont pas « méritants », parce qu’ils sont maintenus à des postes ou situations subalternes. Et l’une des ERREURS majeurs de nos notabilités politiques, est de croire ou de faire croire qu’un fonctionnaire « international » est nécessairement compétent. Ce qui est loin, très loin de l’évidence. C’est juste une carte de visite, puisque c’est un « Local » désigné par son pays, pour occuper une fonction extérieure. Et pour le cas de notre pays, ce sont toujours des HÉRITIERS qui sont nommés à ces fonctions, puisque ce sont les mêmes familles qui tiennent la Guinée depuis 1958. La situation dans l’armée n’est pas différente. Le C.N.R.D. Est composé d’héritiers militaires. Le « Colonel » arrogant et vantard Amara CAMARA en est l’exemple parfait.
Les HÉRITIERS-RENTIERS, à quelques rares exceptions près, ne peuvent pas comprendre que les « petits » d’extraction modeste, sont au moins aussi « méritants » qu’eux, et qu’ils font plus confiance au mérite d’une compétition électorale honnête, transparente et équitable, qu’à la probité douteuse d’héritier, surtout quand ils sont au service de groupes armés, casqués et cagoulés.
Ce qui est troublant pour nos compatriotes, en tout cas pour un « simple d’esprit » comme moi, c’est que notre premier ministre se plaigne que les « démocraties mondiales », c’est son expression, prennent plus ou moins fortement leur distance avec un pouvoir issu d’un putsch sanglant, et donc ILLÉGAL et ILLÉGITIME. Il y a comme une « légère » incohérence de la part de premier ministre proclamé « compétent ». Croit-il vraiment que les démocraties mondiales vont venir au secours d’un pouvoir illégal et illégitime comme celui dont Monsieur BÉAVOGUI est le premier ministre ? Au demeurant, je veux en toute humilité, expliquer à Monsieur le premier ministre, que ces démocraties mondiales sont fondées sur un seul principe majeur : LE BULLETIN de vote et son RESPECT absolu, et l’INTERDICTION tout aussi absolue à une armée d’occuper le pouvoir politique. Le président ÉLU démocratiquement, est le Chef des armées. Il ne peut pas en être autrement. Dans ces démocraties, il ne vient jamais à l’esprit d’un général, colonel, ou autre, à prendre le pouvoir, pas même dans le pays ou le « colonel » Mamady DOUMBOUYA était caporal de la Légion étrangère.
Je rappelle à nos compatriotes, et aux pays membres de la CEDEAO. Le 5 Septembre 2021, les putschistes de Conakry, pour leur ambition personnelle, ont pour la première fois dans notre Sous-région, fait appel à des MERCENAIRES étrangers BLANCS pour perpétrer leur coup d’état. Chaque Guinéen a vu des mercenaires blancs parader dans des Pickup militaire dans les rues de Conakry, avec des « colonels » et autres militaires guinéens. En clair, alors que l’Afrique subsaharienne a réussi à éradiquer difficilement, le mercenariat dans les pays où il sévissait, le « colonel » Mamady DOUMBOUYA et son CNRD ont pris la RESPONSABILITÉ d’introduire le même mercenariat dans notre pays, comme mode de conquête et de conservation du pouvoir. Humblement, mais fermement, j’invite la CEDEAO et tous ceux qui dans notre pays, sont désireux de vivre en paix sur la terre qu’ils ont reçue de leurs ancêtres, de DEMANDER immédiatement des comptes à la junte de rendre publique la liste du ou des pays où ils ont recruté des MERCENAIRES Blancs contre notre pays.
Et enfin, si la CEDEAO prenait à la légère l’introduction du mercenariat dans notre pays par ceux qui ont pris le pouvoir le 5 septembre dernier, alors il faut s’attendre à ce que dans la Sous-région, tous les kakis cagoulés et armés recourent aux mercenaires BLANCS étrangers pour prendre le pouvoir.
Mamadou Billo SY SAVANÉ.
NB : si mes accusations sont sans fondement, je souhaite que la junte porte plainte contre moi, ici en France. Le « colonel » Mamady DOUMBOUYA peut le faire aussi à Conakry là où il a la main sur le système judiciaire. Je suis prêt à y répondre ici, ou à Conakry, quelle que soit la menace qu’il déploie contre moi.