GUINÉE : DE L’ÉTAT ESPÉRÉ À L’ÉTAT BRIGAND ET SA RÉCURRENTE PROBLÉMATIQUE DE LEADERSHIP
L’évolution dramatique que connaît notre pays depuis son accession à la l’indépendance, sous le magistère de bourreaux mâtinés bouffons, ne peut s’expliquer d’une part que par l’inexistence d’un véritable État au sens régalien du terme, et d’autre part, par la problématique de son leadership
- DE LA PROBLÉMATIQUE DE L’ÉTATGandhi disait à juste titre : « ON NE PEUT BÂTIR UN ÉTAT SUR UN DÉNI DE JUSTICE. » Ce qui est bien le cas de notre pays depuis son accession à l’indépendance. Des gouvernants, elle exige beaucoup de lucidité, de clarté dans la définition des objectifs, de fermeté et en même temps d’humilité dans leur application.Malgré le multipartisme des années 1990 cela a continué invariablement, aussi bien avec le P.U.P du Général-Président Lansana Conté, que le R.P.G du Leader historique sans historicité Alpha Condé.C’est pire que TARTUFFE au pouvoir, qui développait au moins avec les siens, un projet d’une autre envergure. Celui qui prônait la rupture avec les méthodes du passé a fait appel aux bas-fonds de la racaille, les Al Capone de la vertu, les tartuffes voyous pour installer son système qu’il veut à vie.
- Depuis l’avènement du C.N.R.D LE 5 SEPTEMBRE 2021, nous sommes dans LE PLEURER-RIRE du romancier et diplomate congolais HENRI LOPES. Dans lequel un pouvoir met en scène une dictature, le chef craignant de perdre son pouvoir conférer par dieu, fait très peu cas de l’intérêt public. Il instaure donc une politique du ventre dans un pays où règne le mal, la peur de la mort, le complot et, la remise en cause d’un pouvoir usurpé, l’ethno-stratégie, le culte de la personnalité, dans l’opulence et la gabegie.
- Avec le P.D.G, L’ÉTAT autoritaire s’était métamorphosé en PARTI-ÉTAT, avec une administration mobilisable à souhait, dirigée par des responsables, civils et militaires serviles très prompts à faire allégeance à celui qui tient les rênes du pouvoir.
- Un État de droits ne se bâtit pas par une politique de représailles. C’est un travail de longue haleine qui nécessite l’implication de toutes les composantes de la NATION. Elle nécessite beaucoup de sacrifices, de la discipline sur soi-même, de discipline collective et d’enthousiasme.
- On peut rappeler ici brièvement que l’État Guinéen au sens régalien du terme a toujours été inexistant, entraînant ainsi un effondrement durable de sa capacité institutionnelle avec ses corollaires à savoir : la perte de sa légitimité aux yeux des populations ; la destruction du maillage administratif compromettant dangereusement tout ESPOIR DE DÉVELOPPEMENT DU PAYS et le pillage de l’État par tous ses serviteurs, le racket étant institué comme méthode de gestion des affaires du pays.
Conséquence la Refondation de l’État promise a donc débouché sur un autre SYSTÈME POLITICO-MAFIEUX INHUMAIN dont les chefs de clans promus sur des bases strictement ethnistes et mafieuses, nourrissent donc le projet d’empêcher l’émergence d’une élite patriote et compétente sur ce qu’ils croient être leur espace géographique naturel de pouvoir. En vérité, cette situation guinéenne est la traduction concrète de ce qu’on peut qualifier de VOYOUCRATIE.
II avait bien raison SAKO CONDÉ lorsqu’il disait dans son best-seller : « LA GUINÉE LE TEMPS DES FRIPOUILLES » ÉDITIONS LA PENSÉE UNIVERSELLE 1974, QUE : – « L’histoire sait jouer des tours révoltants où l’on voit les tricheurs, les ignares, prendre le pas sur les honnêtes, les capables. Ce fut bien à un de ces tours qu’on assista en Guinée dans les premiers jours de l’indépendance ». Et qui se poursuit impitoyablement de nos jours avec l’intrigant légionnaire prétentieux et limité intellectuellement, pas du tout sérieux, qui n’a pas l’étoffe d’un grand dirigeant, car, sans charisme naturel. Il n’est qu’un narcotrafiquant jouisseur turbulent, violent et sans scrupule.
Après 66 ans d’indépendance, notre pays est exsangue : la famine y est endémique, il n’y a ni eau potable, ni électricité, ni système éducatif, ni infrastructure de santé dignes de ce nom, car les prédateurs et autres tyrans génocidaires corrompus, qui en ont eu la charge n’ont toujours été préoccupés que par la gestion des butins de leur forfaiture ; plutôt que d’apporter les vraies réponses aux besoins urgents des Guinéens. Le dernier d’entre eux est un petit CAPORAL-CHEF LÉGIONNAIRE habité par une haine d’inspiration ethnique, et une rancune des plus tenaces qui continue de régler ses petits comptes personnels, quitte à accentuer le MARASME politique et économique de notre pays.
Le résultat de cette GESTION ERRATIQUE et ANACHRONIQUE, c’est en premier lieu, le triste constat de milliers de vies ruinées ; en second lieu une jeunesse désœuvrée et sans aucun espoir, dont les yeux sont rivés sur le NICARAGUA et LAMPEDOUZA ; en troisième lieu des pères de familles autrefois respectables sont réduits à une humiliante mendicité. Tous les problèmes de la Guinée se posent désormais en termes de survie : l’économie sombre, la société est en pleine déliquescence, où règnent débauche et dépravation synonyme d’offense à dieu à tel point que son identité même est menacée, et fait craindre une fin à la SODOME ET GOMORRHE.
- L’ÉPINEUSE PROBLÉMATIQUE DE LEADERSCHIP :
Tous les pouvoirs qui se sont succédé en Guinée depuis 1958 ont fait de la MÉDIOCRITÉ une valeur essentielle, et de la MÉRITOCRATIE une sorte de mal absolu. D’où l’épineuse problématique du LEADERSHIP qui se pose toujours avec beaucoup d’acuité. En effet, c’est connu qu’un peuple sans modèle est une masse sans orientation, ni ambition. Son avancement est laissé au gré des vagues dangereuses des alternances et son évolution entre les mains d’individus sans scrupules et médiocres.
Or, depuis son accession à l’indépendance, la Guinée évolue dans une atmosphère dominée par l’incivisme, l’inconscience, la violence, le mensonge et l’irresponsabilité érigée en système de gouvernement. Pourtant, il est généralement admis que toute société Humaine [de la famille à la nation entière] a forcément besoin de modèles qui façonnent son mode de vie, dirigent son comportement et bien sûr, orientent son développement.
Mais malheureusement pour les Guinéens, ils sont tombés depuis l’indépendance, dans les filets de mauvais modèles : c’est-à-dire des truands, des charlatans de la pensée, des fanatiques politiques violents et des vampires économiques gloutons, qui n’ont usurpé le pouvoir que pour s’enrichir et humilier les Guinéens. En tentant de reprendre grossièrement les méthodes de gestion du pouvoir du P.D.G des années 1960 et 1970 pour les imposer aux guinéens du 21è siècle, le caporal-chef légionnaire s’est mis tout seul le doigt dans l’œil. On ne peut donc attendre de ce petit légionnaire prétentieux et limité intellectuellement qu’il débloque la situation actuelle puisqu’il en est lui-même le problème. Nous ne pouvons donc faire l’économie d’une insurrection généralisée pour chasser ces nouvelles fripouilles du pouvoir. Il y va de la survie de notre PATRIE.
Dr. ABDOUL BALDE